Les doubles

Le Double

Il y a bien des années, lors d’un séjour prolongé dans ma ville natale, Pierre Rieucau, mon ancien professeur de français-latin et de philosophie au collège, m’avait confié un manuscrit qu’il avait écrit dans un certain secret, secret où il l’avait ensuite gardé. S’y côtoyaient mille sujets qui tous disaient, au fond, ce que cet “original”, maître en scepticisme et en non conformisme, buvait et chérissait avec une soif et un soin sans pareils, et qu’il appelait “la vie”. Je lui avais proposé de monter quelques “conclusions” en tête du livre, en avant du compte rendu de lecture par lequel celui-ci commençait alors.

Ces propositions introductives, nous les avions dès lors composées ensemble. Elles étaient dans son esprit. J’avais aimé les agencer librement, comme l’énonciation d’axiomes initiateurs dont le ton aurait décidé de très loin l’éveil d’un jeune élève à la philosophie et à “la vie”.

Dans ces pages, chaque fragment se suffit à lui-même. Cependant l’ensemble leur fournit un autre éclairage, celui du panoramique. Quelques démonstrations s’y font jour. Puisque tu peux, tu dois les saisir, immédiates et pas du tout comme le feraient les géomètres.

Double Deux

Le Double et Double deux donnent à lire ces propositions ou conclusions introductives, comme si elles existaient par elles-mêmes et donnaient déjà suffisamment matière à réfléchir.

Lettre/Lettre revient sur les conditions de genèse des deux « doubles », en réponse à une ancienne lettre de Pierre Rieucau.

Mieux que dans Le Double où j’avais écrit des mots qui étaient les siens, les mots de sa lettre étaient maintenant directement dans mon esprit, ils étaient miens.

Lettre/lettre