
25 x 17,5 cm, 16 p.
411. Croire conserver en substituant. Croire dire de même en transposant. Croire préserver en décomposant. Et s’étonner d’avoir obscurci, en croyant éclairer. Bouleverser, en s’imaginant ne faire que décrire. Transformer, en croyant pourtant ne rien toucher. Penser, en croyant pourtant ne rien changer.
414. Douter parfois de réussir à transformer en pensant. Sans voir ne modifier que trop. Ne penser qu’en transposant ou en transcrivant. N’interpréter qu’en traduisant. N’expliquer qu’en supposant. S’étonner “ d’agir ” en pensant. Et de devoir toujours recommencer. Penser sans cesser de déchirer et de faufiler.
415. Analyser pour éclaircir, mais obscurcir en précisant et en cherchant à continuer de clarifier. Confondre ici, en croyant différencier là-bas. Repousser en croyant avoir éradiqué. Blesser en croyant soigner…
416. Comment expliquer ? Comment éclaircir et différencier ? Froisser là hélas, en déplissant ici. Diviser et disperser, en voulant seulement déplier et déployer. Et ne jamais en finir, faute de démêler ici sans embrouiller ailleurs.
417. Sembler ne pas pouvoir penser sans s’aveugler. Mais devoir penser pour le voir !
penser davantage (extraits)
Présentation du cahier effectuée en entretien avec Hervé Piekarski, libraire Sauramps, Montpellier, 22 janvier 2007
[Télécharger le cahier Infinis terrae, éditions Sauramps ]
Compte rendu de lecture de Lola Créïs, Cahier Critique de Poésie (CCP), 2008, n° 15 : 238
[ Lire ]Cahier composé de six parties
Huître en pongeant est une tentative de transcription infinitive de L’Huître de Francis Ponge, tiré du Parti pris des choses. Il s’agissait de mettre à l’épreuve l’attitude insubstantive, en la confrontant à un texte qui procède d’une attitude apparemment opposée à la sienne. Comme pour défendre un parti pris des verbes. Des transcriptions de textes d’Aristote et de Heidegger, relevant de la même curiosité, ont été publiées dans L’Infinitif des pensées.
Insaisir est une sorte d’appendice. Il a été écrit pour la parution du livre 36 Morceaux, transcriptions pour trois instruments, dix ans après la première exposition des dessins qui le constituent.
Penser davantage est un extrait de l’ultime version de Croire devoir penser, faisant suite aux deux précédentes versions, publiées la première par l’auteur en 1992, la deuxième par les Éditions de l’Éclat en 1996. Cette nouvelle version constitue le Livre I de La Comédie des verbes.
Infinitiser a été écrit pour la présentation publique du livret de l’album Manquer d’aimer.
Verberies est venu en marge de Croire devoir penser, en marchant au bord de la mer. Il s’est développé plus tard en 2014, au sein d’un carnet de Venise, La Comédie des noms, paru en 2016.
Dessins d’identité prolonge le travail de saisie avec les instruments du dessin. Commencé à Venise en février 1992, l’ensemble s’est complété au mois de juin suivant, dans une période d’incertitude et d’indétermination avancées.