1. Toute pensée est penser. Sinon ce n’est que dépouille, bel objet, joli substantif.
2. Toute pensée est à l’infinitif et peut s’exprimer en n’employant que des infinitifs. Il y a les verbes et leurs conjonctions. Et les verbes se composent entre eux sans se soucier de substantifs ni de qualificatifs. Laisser courir penser.
Penser en acte : et l’homme préfère considérer la formule comme simple juxtaposition de mots, quand il fait le constat d’une «pensée séparée de la vie». Cela viendrait-il qu’il ne pense qu’avec des mots qui le tirent le plus souvent vers ce qu’ils veulent communément dire, et non plus vers ce qu’il voudrait, lui, penser ? Comment chercher, dans ces conditions, une façon acceptable d’être et de penser ?
Tout au long de ses carnets d’Ouessant, d’essais parallèles de transcriptions à l’infinitif de Descartes, Nietzsche, Wittgenstein, Kant, Aristote ou Heidegger, de postfaces à Croire devoir penser, et d’annotations au «chantier de la philosophie», Emmanuel Fournier détaille avec une grande honnêteté et un sens minutieux de l’humour ce qu’il entend par «penser à l’infinitif».
L’infinitif des pensées, éditions de l’Éclat
Lire le texte de la présentation effectuée Librairie Michèle Ignazi, Paris 4e, 15 mars 2000
Lire le compte rendu de Dominique Janicaud dans Philosophie, 2001, n° 69, p. 95
Table
I. Trois axiomes, deux remarques de grammaire, deux avertissements au lecteur et quelques notes personnelles en avant-propos
II. Trois carnets préliminaires 1990-1992
III. Premières annotations. Des sujets et des objets ; qu’ils sont commodes pour penser
IV. Trois essais de transcription à l’infinitif – Descartes, Kant, Nietzsche
V. Carnet d’Ouessant, juillet 1992
VI. Postfaces précoces à Croire devoir penser
VII. Deuxièmes annotations. Chercher la vérité en un seul verbe – Interprétation infinitive de propositions de Ludwig Wittgenstein
VIII. Carnet été 1991
IX. Carnet d’Ouessant, juillet 1994
X. Postfaces tardives à Croire devoir penser – Projet de postface selon L’Homme qui rit de Victor Hugo
XI. Troisièmes annotations. De la grammaire – Secondes interprétations infinitives de Wittgenstein
XII. Quatrièmes annotations. Penser sans noms ; des substantifs et de l’infinitif
XIII. Carnet automne-hiver 1995-1996
XIV. Carnet d’Ouessant, juillet 1996
XV. Nouveaux essais de transcription à l’infinitif – Aristote, Heidegger
XVI. Cinquièmes annotations. Du nom et du verbe “être” – Platon
XVII. Carnet d’Ouessant, juin 1997
XVIII. Carnet d’Ouessant, août 1997
XIX. Sixièmes annotations. Du “dit” et du verbe “dire”
XX. Carnets d’Ouessant, juillet 1998
XXI. Préfaces à Vita infinitiva II