Essais d’épistémologie du vivant

Préfaces à des livres de François Delaporte

Introduire, présenter, rendre hommage, mais aussi profiter des sujets offerts pour reprendre des questions d’indétermination plus personnelles. Des impromptus, en somme.

Préface de Figures de la médecine

de François Delaporte, Éditions du Cerf, 2009

Quoi de commun entre l’histoire des débuts de la transfusion sanguine en Europe dans la seconde moitié du XVIIe siècle et la découverte de moustiques vecteurs de parasites en Chine à la fin du XIXe siècle ? Entre la reconstitution d’un nez par lambeau cutané à Bologne à la fin du XVIe siècle et l’ouverture d’un kyste sébacé frontal au Guatemala en 1916 ? Ou entre l’examen d’un visage greffé à Amiens en 2005 et celui d’un faciès bouffi en Amérique du Sud dans les années 1930 ? Certainement pas ce que pourraient suggérer les premières analogies thématiques que l’on serait tenté de faire en rapprochant deux à deux les textes de Figures de la médecine, mais c’est précisément du côté de cette critique de l’analogie qu’il faut chercher l’une des clés de l’unité de l’ouvrage.

Table de la préface

  • Croire connaître pour avoir reconnu
  • De rationaliser à s’aventurer
  • Jusqu’où vivre ? Jusqu’où se renouveler ?

Préface de Anatomie des passions

de François Delaporte, Éditions Hermann, 2016

Pourquoi ouvrir – et avec des yeux de philosophe comme ceux de François Delaporte – une anatomie des passions ? Les passions, c’est l’affaire de tous ! Chacun de nous n’est-il pas le mieux placé pour savoir à quoi s’en tenir à leur sujet ? Ne les ressentons-nous pas suffisamment dans nos chairs ? Ne savons-nous pas exactement comment elles peignent leurs figures sur les visages, comment elles dictent leurs lois aux corps ? Ne connaissons-nous pas tout ce qu’il y a à savoir de leurs nuances et de leur jeu ? Les philosophes, les écrivains et les artistes n’ont-ils pas dit à leur propos tout ce qu’il y avait à dire, et de toutes les manières possibles ? Et déjà, peut-on parler d’anatomie à leur égard ? Comment ce qui est de l’essence immatérielle de l’âme pourrait-il être disséqué dans le corps ?

Pas de meilleur endroit que l’évident pour cacher les mystères les plus profonds, les problèmes les plus résistants, les secrets les plus intimes, mais aussi les préjugés les plus tenaces.

Table de la préface

  • Pour voir, changer de regard
  • Pour voir, se déprendre
  • Pour voir, fabriquer ou inventer